Témoignage tire-allaitante exclusive, partie 2 : l’accouchement.

Pour rappel: la grossesse c’est bien déroulé malgré des remarques de la gynécologue sur mon poids et un diabète gestationnel . La première partie se trouve ici.

Le Déclenchement

Le tampon a été mis. Il a fallu attendre deux heures dans la salle de travail avant de remonter. Le personnel m’a prévenu que ma chambre ne serait pas dans le bon service car plus de place. Heureusement que j’avais été prévenue. En sortant de l’ascenseur, nous voyons que nous rentrons dans le service des grossesses à haut risque. Imaginez ma tête.  Le couloir ressemblait autres couloirs d’hôpitaux. Un personne de l’hôpital m’a montrée la chambre que j’allais partager. Nous étions au mois de février, une chaleur étouffante régnait dans la chambre malgré la fenêtre semi-ouverte.  Semi, car je vous rappelle que les fenêtres ne peut être pas ouverte plus que de quelques centimètres par mesure de sécurité. Dans la salle de bain, le pommeau de douche était cassée (J’ai appris, plus tard, que c’était la mode dans cet hôpital). J’avais faim et bien sur, rien n’avait été prévu pour moi…  Jamais de chance, cela m’arrive à chaque fois que je passe par les urgences. J’ai eu droit à deux pots de compotes, deux biscottes et deux petites suisses…

J’ai eu du mal à dormir entre les ronflements de ma voisine (si, si je vous assure que ce n’était pas les miens), le frais qui rentrait dans la chambre (j’étais contre la fenêtre), les visites avec intrusion pour voir si cela se dilatait bien. Oui intrusion car même si cela devait être normal, j’avais du mal à supporter d’écarter les jambes pour qu’un membre du personnel puisse observer. Je le vivais un peu mal. Le tampon n’a pas fonctionné. Le personnel médical a décidé de m’en remettre un le lendemain.

Celui là, a été terrible niveau douleur. J’avais des contractions dans le dos, de véritables décharges. Ils ont voulu me descendre en salle de travail mais j’ai refusé car monsieur venait de partir se reposer un peu. Il avait passé toute la journée et nuit avec moi, la fois d’avant.  Je ne supportais plus rien : le pommeau de douche cassée (il aura été changé le lendemain à force de signalement),  le bruit du ventilateur que ma voisine avait réussi à obtenir,  L’écartement régulier de mes jambes pour voir où j’en étais. Le premier tampon m’avait asséchée . A chaque auscultation,  j’avais l’impression qu’elle y allait avec une brosse en fer.  Une fois, j’ai tellement eu mal que j’en ai crié de douleurs à en réveiller ma voisine qui était arrivée à dormir elle.  J’ai dit stop ! Je n’aurais plus d’auscultation que s’il y avait vraiment besoin car là, c’était de l’acharnement. Je n’avais pas arrêté de leur dire que j’avais mal lors de l’introduction de leurs doigts, pour eux, c »était normal.

19 février 2015 : Le tampon est tombé vers 5h30 du matin et malgré ce que disait le personnel, dès qu’il est tombé, plus aucune douleur, de souffrance enfin ! Pour eux, ce n’était pas lié… Ha bon ? Pourtant le tampon devait servir à me déclencher l’accouchement non ?  J’ai pu m’endormir à six heures du matin. Dans l’après-midi, ils m’ont posé la perfusion.   Me voilà pour quinze heures de travail sur le côté gauche car mon enfant ne supportait que cette position.

Pendant ses quinze heures, je suis passée par des étapes de stress à cause du personnel. Non pas que mon accouchement se passait mal mais parce que l’on nous a appris que je pourrais ne pas faire le don de cordon ombilical. (Ce don de cordon aide à  récolter des cellules souches. Ces dernières permettent de donner plus de chances aux personnes malades de maladies graves du sang d’en guérir). Car voyez-vous, malgré que nous signalons à chaque changement d’équipe notre volonté de don, bizarrement, ils n’avaient pas lu mon dossier, nous avons appris que certaines équipes du personnel médical obstétriques n’étaient pas formés pour le faire. Nous avons eu droit aussi à mais non, nous le faisons plus, ils n’en n’ont plus besoin, les banques ont trop de stocks. Comment peut on avoir trop de stock et que l’on se permette d’en refuser vu le nombre de malades, etc…  

A neuf heures et demie le vingt février, ils ont décidé de me faire la césarienne.  Ils m’avaient déjà percé la poche des eaux mais rien n’y faisait. Le col refusait de s’agrandir plus pour le moment . Il restait à huit pendant plus de deux heures. Je vivais l’annonce assez bien. Ok, si c’était pour le bien de l’enfant, et que j’allais avoir Pascal avec moi. Oui mais non… Malgré qu’à chaque changement d’équipe, je disais mes désiratas pour la césarienne, s’il devait y en avoir une et que l’on m’avait affirmé que c’était d’accord pour que Pascal soit là, ils m’ont signifié que non. Là, je ne sais pas à quoi c’est du mais mon caractère si zen depuis la grossesse, est revenu. L’anesthésiste est arrivé à ce moment là et je lui ai dit que c’était sa faute et qu’il m’avait menti vu qu’avant, il m’avait dit qu’il n’y avait pas de soucis de sa présence à mes côtés. Il a fui mon regard et il est sorti. Là, le personnel décide de m’amener au bloc et discute comme si de rien n’était, de mon cas, de la pluie et du beau temps. Dire qu’ils ont failli me laisser rentrer au bloc sans faire un baiser à mon homme. Alors qu’ils savaient que j’avais une peur bleue du bloc. Ils savaient que pour moi monsieur devait être là.

Adieu zénitude et bienvenu à notre enfant

La tornade était de retour aux portes du bloc ! Je leur ai dit que j’avais beau être dans le lit, j’étais encore en vie, que je n’étais pas un bout de viande que l’on amène sans se préoccuper de ce qu’il ressentait et que la moindre des choses vu qu’ils refusaient de la présence de mon conjoint, c’est de me laisser le temps de lui faire un bisou. Là, il y a eu un silence, des excuses dites du bout des lèvres et j’ai pu enfin dire au revoir à Pascal. Dans le bloc, j’ai vu un monsieur d’un certain âge qui m’a demandé ce qui se passait et je lui ai tout  raconté (le stress des hôpitaux, l’angoisse de l’accouchement, le fait que Pascal ne soit pas présent, les mensonges dits, etc…). Ce monsieur qui était l’anesthésiste chef m’a écoutée et m’a expliquée que certains papas craignaient ses ambiances, qu’ils pouvaient être gêné par le champ qui cache bien sur la vue, le personnel, etc… Je lui ai répondu que Pascal n’était pas de ce genre. Il avait assisté là pour les trois déclenchements,  les 15 heures en salle de travail. Il voulait assister à cette naissance, couper le cordon, me soutenir. Là, j’ai eu la réponse que j’attendais. Tellement angoissée, que l’anesthésiste a du me la redire car je ne l’entendais pas, je ne le comprenais pas.  Pascal est venu (l). A partir de là, tout s’est très bien déroulé. J’ai senti qu’ils trifouillaient dans le ventre, j’ai senti ce poids à moins niveau du ventre et notre enfant a été là. On m’avait prévenue pour la tête déformée car notre enfant avait commencé à s’engager. Oui, nous avions un petit Alien mais c’était notre Alien à nous. Ensemble nous avons découvert le sexe de notre enfant : c’était une fille ! J’ai pu voir l’émotion a l’état pur dans les yeux de mon homme. Ses yeux qui brillaient, ce regard plein d’amour que ce soit pour moi mais aussi pour sa Pépette (surnom qu’il lui donne). D’ailleurs, personne ne m’a expliquée mais les hormones jouant, je suis restée sur ce petit nuage pendant deux mois. En disant à qui voulaient l’entendre ou pas (infirmière, amis, famille) que j’étais tellement fière d’avoir vu le bonheur et la joie dans les yeux de mon homme.

A la salle de réveil, j’ai demandé ma fille pour la mettre au sein mais voilà, j’étais stressée et personne pour m’aider.  Entre la maman qui était à côté auquel cela s’était mal passée, l’autre pareil qui pleurait. Moi qui avais qu’une peur, c’est que bébé soit en hypoglycémie car ma gynécologue m’avait souvent parlé de cela à cause de mon diabète gestationnel. Je leur ai dit de la ramener à son père et de la  nourrir car je n’y arrivais pas. Ils n’ont pas relevé et l’ont prise. Sauf que j’ai su bien plus tard, quelques semaines, voir mois après qu’ils l’avaient déjà nourris avant de me l’amener. Putain, je te l’avais pas assez dit que je la voulais au sein ? 

On m’a remontée avant ma fille dans la chambre.  Je vous rappelle que j’avais un soucis dans la première chambre niveau de la salle de bain mais ce n’était rien comparé à là : le pommeau de douche cassée (oui c’était une mode lancée par le C.H.U), un interrupteur tenu par un bout de sparadrap, un téléphone qui ne fonctionnait pas et pourtant le soir, je devais joindre le personnel que comme cela et non pas avec la sonnette et un gros pop corn qui était à la limite sous mon armoire.  Mince, je pensais que les chambres étaient nettoyées et désinfectées à fond lorsqu’un patient la quitter. Le pop-corn resta quatre jours, jusqu’à que je demande que l’on fasse correctement le balai vu que je ne pouvais pas le faire. Il ne faut pas oublier le plateau qui me fut servi comme premier repas… Un espèce d’hachis parmentier qui ressemblait plus à du vomi une bouillasse indéfinissable qu’à ce qui était marqué sur le papier et sans soupe car cela ne se faisait plus soit disant donc pas d’entrée. Vous avez de la chance, ayant eu des soucis d’ordinateur, je n’ai plus cette vision d’horreur.  J’ai du leur rappeler que je n’étais plus diabétique (car juste diabétique gestationnel) et que mes tests étaient nickels pour qu’ils me servent enfin des repas plus caloriques :/ Une personne est venue me dire comment donner le complément puisque vu que j’avais une césarienne, la montée de lait pouvait se faire sous cinq jours…  Ils m’ont dit de le faire à la seringue et de lui proposer le sein… mais sans m’accorder plus de temps que cela ! Heureusement, j’avais ma fille et Pascal avec moi, j’étais bien. Par contre, ma famille a mal vécu le fait qu’ils ne pouvaient pas le prendre dans les bras, etc…

J’ai eu une sage femme qui est venue le jour de la naissance et m’a tendu une liste de loueur de tire lait, vu qu’il fallait que je stimule car ma montée de lait pouvait arriver très tard vu…  On connait la chanson maintenant. J’y ai eu droit pendant plusieurs fois par jour dans les cinq jours de présence. Elle m’a dit de faire du peau à peau avec moi ou papa (juste le temps de me reposer ou de prendre une douche) mais personne ne devait le prendre autres que nous. Ma famille a cru à une de mes lubies :/ Je leur avais dit pourtant que c’était pour le stimulation du corps pour la montée de lait et la prise du sein mais elle ne m’a cru qu’à moitié.

J’ai appelé ces loueurs de tire lait, le premier ne pouvait pas venir avant le lundi pour me louer le symphony. Du coup, j’ai loué l’améda lactaline chez Delta santé. Faut il préciser que j’ai vu plus souvent leurs commerciales que les sages femmes de la maternité pour m’aider à mettre bébé au sein en tout mon tire allaitement  ? Que ces mêmes commerciales sont restées écouter mes soucis avec le tire lait, me conseiller, etc…

La seule fois où elles sont restées un quart d’heures environ, c’est que j’ai tout envoyé valser car marre des différents sons de cloches du service. Jusqu’à me pourrir par le service du matin car j’avais donné, dans la nuit, toute les deux heures ,le lait artificiel et mon colostrum au lieu de trois heures. Alors que c’est le service de nuit qui m’avait dit de le faire. Ben oui, ma fille était en plein pic de croissance mais ça, personne ne m’en a parlé…. Donc Merci Delta Santé de votre humanisme, patience, etc…

Nous ne parlerons pas de cette culpabilité que donne le personnel lorsque ton enfant perd du poids et qu’il ne reprend pas. Toute façon, pour une césarienne, ils ne te laissent pas sortir avant les cinq jours.  Bien longtemps après, j’ai su qu’il pouvait perdre jusqu’à dix pour cent de son poids et que c’était normal. J’ai même eu droit aux bouts de seins, cette espèce de truc en plastique qui est censé se mettre sur le sein en prenant ton téton, sauf que là, vu qu’ils n’étaient pas sortis, à part de l’air, le bébé ne prenait rien. Puis la maternité ou l’hôpital qui oublie qu’ils ont des êtres humains devant eux.  Non seulement, ils ouvrent les portes sans attendre l’ordre de rentrer, qu’ils laissent les portes grandes ouvertes alors que tu es sur ton lit à moitié à nue entrain de tirer ton lait et bien sur à ce moment là, des visiteurs sont dans le couloir et te regardent et pas qu’au niveau des yeux, si tu vois ce que je veux dire… Là, j’ai relevé au personnel qu’une porte cela se fermait et on m’a répondu que pour cinq minutes, ça allait hein… Oui bien sur, donc autant que je me promène nue avec mon tire-lait dans le couloir, on verra si elles apprécieraient.. Bizarrement, non et elles ont refermé la porte. Il y a aussi les rendez-vous avec le pédiatre, la radio pour vérifier la hanche de Pitchounette, qui se décident sans que vous le sachiez pour vous préparer. Non limite, on vient vous chercher et on va vous demander en speedant comment cela se fait que ni vous, ni l’enfant êtes prêt.  Vous comprenez maintenant que j’étais contente de quitter cet hôpital.

Temoignage Tire allaitante exclusive Partie 3 le tire-allaitement exclusif et fin ici 

 


19 réflexions sur “Témoignage tire-allaitante exclusive, partie 2 : l’accouchement.

  1. Et ben dis donc 😨 ça n’a pas dû être évident ! 😕 mais dans ton histoire, j’en retiens le plus poignant 🙂 c’est vraiment l’image qui est restée ancrée en toi avec elle de l’émotion dans les yeux de monsieur. 😃

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  2. Eh bien, je ne savais pas que ça se passait comme ça dans les hôpitaux. Je pensais que c’était un milieu plus humain surtout que c’est quand même un lieu où on donne la vie !

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